Me revoilà revenu de neuf jours passés dans l’Ouest du Sichuan, dans l’ancienne province tibétaine du Kham. J’aime beaucoup cette région du Tibet oriental que je redécouvre. Je m’y étais rendu la dernière fois fin 2012. Cette fois-ci, je suis allé à Kangding, Litang, Xinduqiao et Tagong, avant de passer une journée bonus du côté de Ya’an. J’aime cette région car on peut s’y rendre sans permis Tibet et sans guide, qu’on peut y voyager de façon indépendante et rencontrer réellement des Tibétains.
De Chengdu à Litang
Le départ s’est fait de Chengdu en deux étapes : Chengdu à Kangding puis Kangding à Litang. Le trajet jusqu’à Kangding a été beaucoup plus long que prévu. Originellement il devait être de 7 heures, ce qui est déjà pas mal. En fait, nous avons mis près de 12 heures pour arriver à destination, à cause des éboulements et des accidents sur la route.
Du coup, nous n’avons rien fait à notre arrivée à Kangding, à part trouver un hébergement et se reposer. Le lendemain, nous avons pris le matin l’unique bus pour Litang et sommes arrivés en milieu d’après-midi. La route offre de beaux paysages : maisons tibétaines typiques du Kham, troupeaux, et aussi routes en lacets et très haut cols (jusqu’à 4718 mètres).
À notre arrivée, nous avons alors fait une petite ballade dans la ville tibétaine, sans forcer car on est quand même à 4000 mètres d’altitude.
Litang
À Litang, on sent qu’on est vraiment au Tibet : maisons et costumes traditionnels, rouleaux à prières, temples, etc. Nous nous rendons d’abord au grand stupa blanc de la ville. Le site est pris d’assaut dès le matin par de nombreux pèlerins qui en font le tour en faisant tourner les rangées de rouleaux à prières.
À côté du grand stupa se trouve un monument bien plus impressionant : un rouleau à prière géant. Il fait environ cinq mètres de diamètre et huit mètres de haut. Je n’ai malheureusement pas ses dimensions exactes, mais il est certainement l’un des plus imposants rouleaux à prière du monde.
Dans les rues de Litang, on peut observer des artisans qui travaillent « l’argent tibétain » et des vendeurs d’équipement équestre traditionnel.
Plus loin, des galettes de bouse de yaks sèchent sur les murs des habitations. Une fois séchées, elles constituent un très bon combustible.
Nous nous attaquons ensuite à une petite colline jouxtant la ville, afin de profiter d’une vue plus haute.
Des yaks broutent dans la prairie. On y trouve aussi de très jolies petites fleurs.
Nous finissons la visite de Litang par son monastère. Celui-ci est très actifs. Nous y trouvons de nombreux enfants moines.
Nous aurions enfin aimé assister à des funérailles célestes, mais ce type de cérémonie n’a lieu que les lundis, mercredis et vendredis matin à Litang, or nous sommes arrivés le mercredi après-midi et repartis le vendredi matin. Le vendredi donc, nous avons pris place dans le bus en direction de Kangding et sommes descendus au niveau de Xinduqiao.
Xinduqiao
Xinduqiao est un petit village tibétain entre Litang et Kangding. Il est très connu localement pour être un paradis pour les photographes. En ce qui nous concerne, nous n’y faisons qu’une courte halte, de quelques heures, histoire de faire une ballade dans les alentours.
Nous prenons ensuite un minivan pour nous rendre à Tagong (de nombreux chauffeurs dans le centre de Xinduqiao et autres villages cherchent des passagers pour ce type de liaison). Sur la route, nous sommes immobilisés une bonne demi-heure pour cause de travaux, ce qui nous permet d’admirer le travail de moisson dans les champs sur le côté de la route.
Tagong
Le lendemain matin, nous prenons un petit-déjeuner simple, composé de pain tibétain et de thé au beurre de yak.
Ce n’est pas la meilleure chose que l’on peut manger là-bas. La tsampa (farine d’orge grillée) est bien meilleure, et pour le midi ou le soir, les momos à la viande de yak sont un très bon choix.
Nous découvrons dans un premier temps les sites les plus proches dans Tagong : le monastère de la ville, entourée de ses rouleaux à prière, et le fameux toit doré qui avec le mont Yala en fond est une image symbolique de Tagong.
Pour découvrir mieux les environs de Tagong, le mieux est de louer une moto. Cela permet notamment de se rendre au petit village monastique de Manijiago. À Tagong, il n’y a pas de station d’essence, mais on peut acheter de l’essence en bouteilles dans des boutiques.
Sur la route, complètement défoncée, pour Manijiago, nous croisons un paysan amenant son petit troupeau de yaks transportant des fagots de bois. Au loin on aperçoit le mont Yala, en partie caché par les nuages (pour admirer le mont Yala, il est préférable de venir en hiver ou au printemps, quand le temps est plus sec).
Manijiago possède une nonnerie. Nous déjeunons d’ailleurs dans un restaurant tenu par des nonnes. Dans le village, on peut voir un espace réservé à des cérémonies religieuses. Ce qui marque dans ce décor merveilleux, ce sont les rangées de drapeaux, ceux sur la colline en face, et les fleurs posées à terre. À côté, des enfants tibétains jouent.
Enfin, nous allons vers l’endroit le plus sacré du village : c’est un monticule fait de mani (pierres plates gravées du mantra Om Mani Padme Hum) et bien sûr entouré de rouleaux à prières que les pèlerins viennent constamment actionner.
La moto nous permet ensuite de retourner rapidement à Tagong, et de se rendre sur la colline de l’autre côte de la rivière. De là, on a une belle vue sur le village, son monastère, le toit doré, différents stupas, et le mont Yala.
C’est avec regret que nous quittons le lendemain Tagong pour Kangding
Kangding
Kangding est une ville assez mélangée entre les Chinois et les Tibétains. Elle est coincée dans une vallée étroite et a peu de charme, c’est pour cela que nous n’y restons qu’une demi-journée. Pour observer la ville de haut, on peut au choix monter sur Paomashan, ou bien vers le monastère de Nanwu. C’est cette dernière option que nous choisissons. Le temple de Nanwu est assez joli, même s’il sent un peu trop le neuf.
Nous terminerons notre voyage par Ya’an, en périphérie du Tibet oriental
Bonus : la ville de Ya’an
Si vous lisez mon blog depuis le début, vous savez que je suis allé à Ya’an il y a quelques mois pour étudier le thé tibétain. Je ne vais pas reparler de tout cela ici, vous pouvez relire l’article en question.
En plus du thé à Ya’an, il y a aussi le panda. Cet animal emblématique a été découvert par le missionaire français Armand David dans le comté de Baoxing à Ya’an en 1869.
Aujourd’hui, Ya’an abrite une réserve naturelle, celle de Bifengxia, qui donne à voir à la fois des très beaux paysages de gorges et des pandas.
Comme dans le centre de reproduction des pandas de Chengdu, on peut y voir des bébés pandas. C’était le cas cette fois-ci avec un petit panda d’une trentaine de jours, encore sous couveuse.
Dernier paragraphe
Voilà, cette petite excursion de neuf jours s’est terminé hier. J’ai juste le temps de me poser une journée et demi chez moi à Chengdu et faire un peu de lessive, car je repars demain pour une destination très différente : le nord du Xinjiang. Puis, je ferai un tour du côté de la route de la soie et enfin du désert de la Mongolie Intérieure. Je vous reparlerai de tout cela dans ce blog dans quelques semaines…
Ouais ça a l’air superbe. La prochaine fois qu’on revient te voir on fera un tour là bas 🙂
Dis donc, tu frimes un peu sur ta moto 🙂
J’avoue que la photo des drapeaux est impressionnante. Pourquoi en mettent-ils autant?