Me voilà rentré à Xichang. Je vais vous raconter dans cet article comment s’est passé mon petit périple à vélo entre Chengdu et Xichang. Il y a eu quelques imprévus et je suis rentré plus rapidement que prévu, avec certes quelques regrets, mais globalement satisfait.
La préparation de ce voyage
Beaucoup m’avaient déconseillé de faire ce voyage, s’inquiétaient de me voir partir seul à vélo sur une telle distance et dans des régions aussi reculées voire dangereuses. Je crois que certains me disaient fou. Pourquoi ce voyage ? Probablement pour ressentir le goût de l’aventure et de la liberté, into the wild ou presque. Aussi pour le défi sportif que représente cette distance à vélo dans des zones montagneuses. Et puis pour la curiosité de découvrir des régions de Chine que je ne connaissais pas encore.
Je n’ai pas préparé grand chose pour ce voyage. J’ai juste fixé un itinéraire qui me paraissait intéressant (en même temps, il n’y a pas trente six routes entre Chengdu et Xichang) et fait rapidement mes bagages. Le moins possible pour voyager léger et pouvoir monter les cols (l’ensemble, vélo plus bagages, faisait quand même une bonne vingtaine de kilos…). J’ai aussi acheté une carte routière le jour même et c’est parti ! Ci-dessous, la bête juste avant le départ.
Jour 1 : Samedi 7 Juin 2014. Chengdu – Meishan
Je devais partir à l’aube, pour profiter de la fraicheur de la matinée et éviter la chaleur de l’après-midi. Malheureusement, le travail en retard s’étant accumulé durant mon précédent passage à Ya’an (car malgré les apparences, il m’arrive aussi de travailler, comme tout le monde), j’ai dû passer la matinée à finir ce travail. Je ne suis donc parti que vers 14h de Chengdu, au moment le plus torride de la journée. Chose rare pour Chengdu, comme vous le savez si vous lisez régulièrement mon blog, il y avait du soleil ce jour là.
La sortie de l’agglomération de Chengdu est relativement longue. Il faut d’abord passer par Shuangliu, district au sud-ouest de la ville. Shuangliu est aussi l’endroit où est situé l’aéroport international de Chengdu. Je m’offre le petit plaisir de voir quelques avions passer au dessus de ma tête au décollage. Pas trop longtemps, car je n’ai qu’une idée : rattraper la matinée de « perdue ».
En sortant de l’agglomération au niveau de Shuangliu, j’aperçois quelques Chinois en vélo comme moi mais qui dévient rapidement de ma route vers une destination inconnue.
Jusqu’à Xinjin, la route est très bonne. C’est une quatre voies avec un très bon revêtement, plus une voie bordée d’arbres sur le côté pour les deux-roues. Des arbres très appréciables vu le soleil.
Le parcours se poursuit sans péripéties dans la plaine de Chengdu en direction de Pengshan (comté de la préfecture de Meishan). Un rapide arrêt avant Pengshan pour avaler un bol de nouilles, puis retour sur la route, traversée de Pengshan et arrivée finalement à Meishan vers 20h, alors que le soir commence à tomber. La route dans toute la préfecture de Meishan est de moins bonne qualité que jusqu’à Xinjin (qui fait partie de Chengdu), avec parfois quelques passages vraiment atroces (graviers, nids de poules, etc).
Du point de vue sportif, cette journée ne comporte pas de difficulté. Ce qui est le plus difficile, c’est la chaleur et le soleil. Le soir, ma peau est déjà rougie par le soleil et légèrement douloureuse.
Comme je téléphone à ma femme pour lui dire que je vais passer la nuit à Meishan, elle m’informe qu’un ami de sa cousine y habite, et que je n’ai donc pas besoin de chercher un hébergement. Cool ! Je peux profiter du luxe d’une douche chaude, pour laver ma peau dégueulasse de transpiration.
Ma décapotable tout terrain
Vous ai-je mentionné que ma bicyclette était décapotable et tout terrain ? Non ? Je ne le savais pas moi-même avant de partir. Pourtant, dès le deuxième jour qui va suivre, j’ai dû mettre la capote et rouler sur des routes boueuses !
Bon en fait, mes pneus routes ne sont pas du tout adaptés au routes défoncées de montagnes, c’est une des raisons du retour anticipé à Xichang.
Jour 2 : Dimanche 8 Juin 2014. Meishan – Longchi
Cette journée se veut beaucoup plus intéressante que la précédente, et ce pour plusieurs raisons. D’abord car on entre vraiment en zone montagneuse, et ensuite parce qu’il a plu à peu près toute la journée.
J’ai mis mon réveil à 6h, encore une fois pour profiter de la matinée. En fait je me suis réveillé une première fois entre 4h et 5h par le bruit des travaux dans la rue (c’est sûr, on n’est pas à Marseille ici !), auquel s’est rapidement joint un coq, qui a chanté l’aube toutes les deux minutes, puis par le doux chant de la pluie sur les toits.
Vers 6h30, voyant que la pluie ne cesse pas, mais qu’elle s’est un peu calmée, je me décide à me lever, ranger mes affaires sans bruit dans l’appartement encore endormi, et reprendre la route.
Après un petit déjeuner à quelques blocs de là, et toujours avec la pluie, je me décide à enfiler mon poncho et recouvrir mes bagages à l’arrière de la toile de tente, que j’avais emmenée dans le cas extrême où je ne trouverais pas de logement, mais qui finalement n’a servi qu’à protéger mes affaires de la pluie.
La sortie de Meishan, comme la sortie de n’importe quelle ville en Chine, a été laborieuse. J’ai demandé à de nombreuses personnes, en particulier des chauffeurs de tricycles (électriques ou à moteurs) la direction d’Emeishan. J’ai compris après qu’on m’a fait répété plusieurs fois la direction que dans leur dialecte local « Emeishan » se prononçait « Wumeishan ».
J’ai finalement pris la route d’Emeishan via Jiajiang mais sans aucun panneau qui ne m’ait confirmé que j’étais dans le bon sens, ni même sur la bonne route.
La pluie rend la chaussée boueuse par endroits, et mes jambes sont rapidement couvertes de boue, ce qui rend le trajet assez désagréable, mais les paysages deviennent aussi plus intéressants…
Après une courte pause à Jiajiang pour ré-approvisionnement et pause Oréo–Red Bull, c’est reparti direction la ville d’Emeishan. Objectif : y être pour midi. Objectif qui va être à peu près tenu puisque j’arrive à un embranchement vers 11h30 : à droite Emeishan, et à gauche Ebian, qui est ma prochaine destination.
Par chance, des toilettes publiques se trouvent sur le côté de la route, et il n’y a personne. Je peux donc en profiter pour rincer mes jambes couvertes de boues dans les lavabos. Il pleut déjà moins que le matin et la chaussée n’est presque plus mouillée. Je peux donc espérer conserver un état relativement propre dans l’après-midi.
Je prend donc la quatre voies en direction d’Ebian, préférant contourner la ville d’Emeishan. Erreur. Non seulement je pense avoir fait après coup plus de kilomètres que si j’avais traversé la ville, mais en plus il a fallu parcourir une distance incoyablement longue avant de trouver de quoi manger pour midi.
Je continue la route et j’ai faim. Mais que vois-je sur ma droite ? Un champ de concombres amers, mes préférés !
J’ai finalement pris le déjeuner deux heures plus tard, fatigué et affamé, et avec un début de douleur aux genoux. Le repas n’a pas été d’un grand réconfort car le patron ne faisait que me poser des questions insistantes sur mon travail, mon salaire, combien je dépense par mois, etc. J’ai répondu le plus vaguement possible et ai rapidement quitté les lieux.
La route vers Ebian est bonne contre toute attente, car Ebian est une petite localité et on ne voit pas l’intérêt de construire une bonne route pour y aller.
En fait, la route est bonne au début, jusqu’à un fameux embranchement. À droite, c’est la route vers le sommet du mont Emei, à gauche c’est la direction d’Ebian. Sitôt pris à gauche, la route devient mauvaise.
Je passe par un bled appelé Gaoqiao (le « pont haut »). Effectivement il y a là un pont avec une vue pas mal.
Par contre le calvaire commence vraiment ici. Avant, la route était globalement plate avec seulement quelques petits cols. Là, on entre vraiment dans le massif. La montée dure une dizaine de kilomètres avec un dénivelé de 600 mètres environ. Assez brutal pour finir la journée et avec tout le barda à transporter.
Heureusement, la vue sur la campagne humide est agréable : champs verts, forêt de bambous, massif du mont Emei sur la droite…
Alors que je gravis péniblement la pente avec un développement de moins de 2 mètres, je commence à me dire que le col prévu dans deux jours à 3000 mètres va être bien rigolo. À un moment, ne voyant pas se terminer la montée, je demande à une vieille femme si la route monte encore longtemps. La langue chinoise a ceci de formidable qu’on peut exprimer beaucoup de choses de façon très condensée. Ainsi, les deux seuls mots qu’a prononcés cette femme pour me répondre ont largement suffit à m’achever : 还早 (hai zao), littéralement « encore tôt ». En gros, le plus gros est encore devant moi !
Vers 17h30, j’arrive à Longchi, un autre bled perdu dans les montagnes (le genre de village où il n’y a qu’une route). Avec ma fatigue et ma douleur au genoux, je dois renoncer à atteindre Ebian avant la nuit (il reste une trentaine de kilomètres). Je décide donc de dîner ici et d’y dormir. À la sortie de la ville, je trouve un restaurant. Je demande s’ils ont des chambres pour la nuit. Oui, super ! Ça coûte combien ? 20 yuans, c’est parfait ! Je crois n’avoir dormi qu’une fois pour aussi peu cher en Chine, dans une auberge dans le nord du Sichuan et en hiver. Bon après, on en a pour son argent évidemment !
Jour 3 : Lundi 9 Juin 2014. Longchi – Wusihe
L’avantage de cet « hôtel », c’est qu’il n’y a pas besoin de caution, pas besoin de passeport. On paie le soir et le lendemain, on peut faire ses bagages et partir sans se voir poser la moindre question. Parfait pour un homme en cavale.
Le matin de ce troisième jour, il pleut encore. J’entends la pluie depuis le lit et je décide d’y rester un moment. Je découvre après mon lever la campagne verte et humide depuis la terrasse.
Je prends mon petit déjeuner. Encore des nouilles. Mes genoux froids me font encore mal, je change donc le réglage de la selle. Mes fesses aussi me font mal, à cause du frottement avec la selle à chaque pédalage. Mais ça, on n’y peut rien. Je reprends la route.
La campagne est très belle. La vallée brumeuse comporte çà et là des petites maisons séparées par des champs en terrasses.
La montée se poursuit sur de longs kilomètres avec de nombreux lacets avant le col.
Puis un panneau annonce une pente descendante sur les prochains huit kilomètres. Un soulagement, mais en même temps une attention redoublée pour contrôler sa vitesse sur la chaussée trempée.
J’arrive finalement à la frontière du comté d’Ebian, le premier comté autonome Yi de mon périple. On s’en aperçoit immédiatement avec l’arche de bienvenue, écrit à la fois en caractère chinois, et en syllabaire yi, et aux couleurs de la minorité (noir, jaune et rouge).
Je reçois un coup de téléphone de ma femme, m’apprenant une nouvelle importante pour la suite : les importantes chutes de pluies des derniers jours ont provoqué la fermeture des routes entre Yuexi et Xichang. Je ne pourrai donc pas réaliser le programme tel que prévu. J’étudie les différentes solutions possibles, les différents détours. Passer par Shimian et longer l’autoroute entre Ya’an et Xichang, aucun intérêt. Faire un détour par Meigu ou Xide, cela signifie prendre une route secondaire pour laquelle mon vélo n’est pas adaptée et se rallonger d’au minimum une journée. Je décide pour l’instant de continuer…
La ville d’Ebian est située en bas dans la vallée de la rivière Dadu. La seule chose que cela m’inspire sur le moment est que ce qu’on descend pour y arriver doit ensuite être remonté pour en sortir.
Après un autre bol de nouilles à midi dans Ebian, qui est une petite bourgade me rappellant Leibo (d’où est originaire ma femme), je quitte rapidement la ville où tout le monde me regarde comme un extraterrestre. Des enfants sadiques me dépassent en courant et en riant lors de la montée de la route pour sortir de la ville.
Après la sortie de la ville, je pars en direction de l’ouest vers le petit district de Jinkouhe en longeant la rivière Dadu. Je suis très surpris par la beauté de la gorge profonde qui abrite le lit de cette rivière. Le décor me rappelle ceux du fleuve Yangtsé, notamment du côté de Leibo où est en construction le deuxième plus gros barrage après celui des Trois-Gorges. J’apprends d’ailleurs qu’un barrage est en construction à Jinkouhe.
En face, de l’autre côté de la gorge, on aperçoit le tunnel où passe la voie de chemin de fer reliant Chengdu à Kunming via Xichang.
Soudain, j’arrive devant une des choses que je redoutais : un tunnel. Il est long de presque deux kilomètres. Connaissant la conduite sportive des locaux (par « sportive », comprenez « brutale ») et avec mon petit éclairage, je ne me sens pas vraiment en sécurité dans un tunnel.
Je me rapproche du tunnel et m’apprête à y entrer quand surprise ! Un panneau indique qu’il est interdit aux étrangers d’y pénétrer sans autorisation. Je n’ai évidemment aucune autorisation et je doute qu’il en existe, mais je n’ai pas vraiment le choix. Les autres options seraient soit d’aller vers Meigu par une route très mauvaise et de faire un détour de plus de 100 kilomètres, soit de rebrousser chemin. Dans les deux cas, pas question. Pas de poste de contrôle, pas de militaire armé de fusil d’assaut. Je continue donc et advienne que pourra.
Après la sortie du tunnel, il y a encore quelques kilomètres jusqu’à Jinkouhe. Je rencontre sur la route un chinois à vélo. Lui aussi est parti de Chengdu et se dirige vers Xichang avec à peu près le même itinéraire que moi, avant d’aller vers le Yunnan et peut-être le Tibet. Nous discutons un moment. Lui a eu la bonne idée de prendre un VTT. Par contre il est plutôt lent et s’arrête souvent pour des photos. Je décide de partir seul devant.
Quelques kilomètres plus loin, j’aperçois une voiture de police sur le côté de la route, avec deux policiers debouts à côté. « Damned », m’exclamais-je intérieurement, vais-je passer le contrôle ?
Les policiers me font signe de m’arrêter sur le côté. Je m’exécute. « Vous n’avez pas le droit d’être là », me disent-ils, « d’où venez-vous ? ». Évidemment je joue l’abruti. « Quoi ? C’est interdit aux étrangers ? Ah bon ? Je ne savais pas ! Mais, pourquoi diable ? » Je ne redoute en fait qu’une chose : qu’ils me disent de rebrousser chemin.
Contrôle des papiers, photo de mon passeport et de mon vélo. Ils m’expliquent qu’il y a une zone militaire à Jinkouhe et que les étrangers n’ont pas le droit d’y pénétrer. Je leur redis que je ne savais pas, que je dois me rendre à Xichang, etc.
Finalement, je ne peux continuer sur cette route. Mais pas question non plus de faire demi-tour. Comment faire ? Et si les policiers m’escortaient jusqu’à la frontière du comté en direction de Xichang ?
Comme dit le proverbe : « Si le bon dieu de jette des bananes, ne ferme pas tes yeux, ouvre ta bouche ! ». Ils me proposent de me conduire, j’accepte donc avec plaisir !
Sur la route on discute de plein de choses, comme la coupe du monde de football… Une question à laquelle je n’ai pensé plus tard et que j’aurais vraiment aimé leur poser, c’est si j’avais été dénoncé par quelqu’un et qu’ils m’attendaient tranquillement et spécialement sur le bord de la route, ou bien s’ils étaient postés là-bas en permanence. Ils m’ont bien dit que les locaux dénoncent très facilement les étrangers ici, donc la première réponse ne m’étonnerait pas du tout. D’ailleurs, il n’y avait pas de poste de contrôle similaire de l’autre côté du comté et il me semble qu’ils n’ont pas été surpris de me voir arriver, et enfin que leur véhicule était comme par hasard tout à fait adapté pour transporter un vélo !
Ils me déposent donc à la frontière de Hanyuan en me disant de faire attention, la route étant ensuite très mauvaise.
En fait, le revêtement de la route est très bon, et il n’y a pas de grosses côtes. Mais la pluie a entrainé de nombreuses chutes de pierre, et l’accès est coupé provisoirement sur certaines portions. Quelques kilomètres plus loin, il y a un barrage avec une voiture de police. Tous les véhicules sont immobilisés le temps de dégager la route plus loin. Je me rends compte que cette route est très peu empruntée. En effet, nous avons été immobilisés une bonne demi-heure, mais moins d’une dizaine de véhicules en tout étaient là quand la route s’est ouverte.
Pendant la pause, je discute avec des camioneurs faisant aussi la route entre Ebian et Ganluo. Ils me confirment que l’état de la route empire plus loin et me proposent de mettre le vélo dans leur camion et faire la route avec eux. J’aurais bien aimé, mais dans ce cas, je n’aurais pas beaucoup pédalé de la journée ! De plus, je préfère cheminer lentement et profiter des paysages.
J’arrive à un autre tunnel. Celui-ci fait plus de quatre kilomètres ! J’installe à nouveau mes lumières et c’est reparti ! L’avantage des tunnels tous de même, c’est que la pente y est constante. Il suffit de se caler sur un braquet, fournir un effort régulier, et ça passe tout seul !
À la sortie du tunnel, traversée d’un pont, et poursuite de la route le long de la gorge. Plus loin, on commence à voir des biquettes.
Je suis dans le comté de Hanyuan, municipalité de Ya’an. Plus que quelques kilomètres avant la petite localité de Wusihe. De là, mon parcours à vélo se termine…
Pourquoi mon parcours à vélo se termine
Finalement, après avoir pris connaissance de différentes informations concordantes selon lesquelles la route du côté de Yuexi n’était pas praticable en ce moment, a fortiori pour un vélo qui n’est pas un VTT, j’ai préféré ne pas prendre le risque de continuer plus loin. Je détesterais devoir rebrousser chemin ou faire plusieurs dizaines de kilomètres sur une route de terre, de graviers et de boue, surtout en montée. Ne voulant pas faire non plus de détours, qui me prendraient trop longtemps ou étant sans intérêt, j’ai décidé de prendre le train jusqu’à Xichang.
Ma première idée était de prendre le train depuis Ganluo le soir. En effet, étant arrivé à Wusihe en milieu d’après-midi, j’avais largement le temps d’arriver à Ganluo dans la journée pour le train du soir. Malheureusement, il ne restait pas de billets au départ de Ganluo. Je devais donc attendre une journée entière à Ganluo à ne rien faire…
Finalement, comme il restait des places depuis Wusihe, j’ai acheté un billet depuis cette gare pour le train de 21h00. J’attends donc pendant plusieurs heures devant la gare. Je suis sale et j’ai hâte de rentrer.
Je dîne dans un restaurant en face de la gare. Je commande quelques plats. Lorsqu’ils me sont servis, la patronne me demande si je veux du riz ou bien de l’alcool. Apparemment c’est l’un ou l’autre. C’est bien la première fois qu’on me pose cette question dans un restaurant en Chine ! Il est vrai que les gens dans la région picolent beaucoup. À ce propos, je discute avec le patron très sympa, et il me déconseille d’aller seul en vélo à Ganluo. Il est apparemment facile de se faire dépouiller par des gens ivres ou drogués dans la région, information qui confirme ce qu’on m’avait déjà dit auparavant.
Une heure avant mon départ, le patron du restaurant me dit que mon train est retardé de trois heures. Je me précipite au guichet pour essayer de changer pour le train plus tôt, qui a aussi du retard et qui d’ailleurs s’apprête à entrer en gare. On me dit qu’il est impossible de changer le billet car il est trop tard (le train arrive en gare). Tant pis, je fais annuler le billet, je me précipite sur le quai sans passer le contrôle de sécurité et je monte à bord du train sans billet. Curieusement, tout le monde me laisse passer. Tout ça paraît banal mais la plupart du temps il est impossible en Chine de faire monter son vélo à bord du train sans le démonter, impossible d’accéder au quai sans avoir scanné ses bagages, et impossible de monter à bord sans billet.
Finalement j’ai acheté à bord une place debout pour les cinq heures de trajet jusqu’à Xichang. Je suis donc arrivé vers une heure du matin et ai dû faire un dernier effort à vélo dans le noir et sous la pluie pour rejoindre enfin mon chez moi.
Je vais donc rester à Xichang plusieurs semaines. Je ne sais pas encore quelles seront les prochaines aventures. En tout cas pour ce qui est du vélo, je ne ferai pas de grosse excursion avant un moment. Seulement des petites sorties comme le tour du lac Qionghai.
Oh, je comprends pas pourquoi tu avais tout le temps si faim..
Il y a de si belles biquettes sur la route ! Ca serait dommage de pas en profiter… 🙂
Et oui ! Je voulais faire une grillade biquettes + concombres amers. Malheureusement, je me suis aperçu que j’avais oublié ma grille à barbecue à Chengdu !
J’adore le champ de concombres amers inopiné 😀
Sinon, pas facile, l’aventure en Chine. Et c’est quoi ton appareil photo ?
Les photos sont prises avec une caméra d’action grand angle de marque Sony. Plus précisément le modèle HDR-AS30V. Toutes les images sont ensuite corrigées avec le logiciel GIMP pour réduire les distorsions de lentille dues au grand angle puis recadrées. Je sais, c’est pas le top pour faire de vraies photos, mais le matériel est très peu encombrant et pas cher par rapport à un vrai appareil photo !
Ok ! Je me disais que t’avais une sacrée déformation sur les côtés ^^ Du coup, j’imagine que c’est la caméra qui a été utilisée pour faire la vidéo promotionnelle de l’autre jour. Ça a l’air d’être du bon matos.
Ouai. Les déformations restent importantes malgré les corrections. La diffraction des bleus est aussi gênante…
Je peux pas te dire exactement quel était le matériel utilisé pour la vidéo promotionnelle mais ce n’était évidemment pas cette caméra grand angle 🙂
Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog et je viens de m’abonner à la newsletter. Par hasard, en cherchant le nom d’une racine dégustée avec un plat de pommes de terre frites à Chengdu, je suis tombée dessus. Alors, d’abord merci de m’avoir fourni le nom du yuxingcao, et ensuite merci pour vos articles. Je suis rentrée il y a un peu plus de 15 jours de Chine après avoir séjourné et voyagé autour de Chengdu. Cela me fait plaisir de retrouver un peu l’ambiance du Sichuan à travers vos lignes. Au plaisir de vous lire.
Sylvie à Marseille
Merci Sylvie pour votre commentaire encourageant ! J’écris ce blog depuis peu, je manque parfois d’inspiration et j’écris au final peu d’articles par rapport à certains blogueurs. Je suis donc heureux de lire votre message et de voir que j’arrive à intéresser des gens avec mes légumes bizarres du Sichuan et autres péripéties en Chine 😉
Les informations ici présentes sont relativement intéressantes. J’ai beaucoup aimé, cet article est vraiment bien ficelé et agréable à lire. Pas mal du tout.
Elsa Bastien / streetpress.com