J’ai vécu un an à Pékin, puis deux ans à Chengdu. Maintenant, je partage ma vie entre Xichang et Chengdu.
Trois villes différentes. J’ai l’impression qu’il s’agit de trois pays différents, tellement les trois villes sont différentes. La Chine est un pays immense et extrêmement varié de tout point de vue. D’un point de vue culturel évidemment, mais aussi d’un point de vue environnemental, et c’est de ça que je vais parler aujourd’hui.
À vrai dire, je n’ai jamais aimé Pékin. L’été y est très chaud (plus de 35°C), l’hiver très froid (jusqu’à -15°C), la pollution insoutenable (un indice supérieur à 100 pour les PM2.5 la plupart du temps, avec souvent des montées à 200, 300…), des tempêtes de sable. J’étais à cette époque-là encore étudiant sur le campus de Tsinghua. On en conviendra facilement, ce grand campus niché entre les 4ème et 5ème périphériques de la ville n’est peut-être pas non plus le meilleur endroit pour vivre son expérience Chine.
J’ai par contre beaucoup aimé Chengdu. Sa tranquillité relative, son hiver doux, ses fêtes. Plus tard, j’ai détesté Chengdu. Son ciel constamment nuageux, sa pollution tout aussi élevée que celle de Pékin. Je ne sais pas vous, mais pour moi, le climat et l’environnement sont nécessaires pour me sentir bien, cela joue en très grande partie sur mon humeur et ma santé mentale.
Maintenant donc, j’ai découvert mon nouveau paradis, c’est Xichang. Son ciel toujours bleu, ses montagnes à l’horizon, son air presque pur. Presque car depuis peu, l’air de Xichang se pollue légèrement. Les industries minières, délocalisant depuis Panzhihua, en seraient les responsables. Arrivera-t-il un jour, dans un futur plus ou moins proche, où je n’aimerai plus Xichang ?
Xichang est situé à une latitude de 27°53′, à quelques degrés du tropique du cancer (l’écliptique a un angle de 23°26′ environ avec l’équateur). Le soleil est en ce mois d’Avril déjà relativement haut dans le ciel. Au solstice d’été, il sera quasiment au zénith à midi. On appelle Xichang la cité de la lune (en chinois yuecheng) car c’est une des villes de Chine ou l’observation de cet astre est la meilleur. J’ai pourtant envie d’appeler Xichang la ville du soleil, car il ne se passe pas un seul jour de l’année sans soleil. Il y a en moyenne près de 2400 heures d’ensoleillement par an sur la ville ! Comme nous sommes en altitude (environ 1500 m), le soleil est aussi plus fort que sur les plaines.
Les températures à Xichang sont aussi plutôt chaudes. On est pratiquement toute l’année en tee-shirt. En ce moment (j’écris mon blog le matin, il y a en été 6 heures d’avance en Chine par rapport à la France), mon thermomètre indique 26°C, c’est un peu supérieur à 30°C dans la journée. A l’extérieur au soleil, il fait peut-être 40°C…
Ce climat ensoleillé, et assez sec, a plusieurs conséquences pratiques plus ou moins bonnes. Les avantages, c’est qu’on chauffe l’eau par le soleil (tous les toits de la ville sont recouverts de capteurs d’énergie solaire). Autre avantage, c’est que le linge sèche très vite : on lave un vêtement le soir, le lendemain matin on peut le porter.
Ci dessous, quelques photos prises ce matin du toit de mon immeuble. Évidemment, quelques nuages sont venus contredire mon propos.
Il y a aussi quelques inconvénients : dans l’après-midi, on sort peu car le soleil tape très fort. De plus, l’air sec favorise l’électricité statique. On se prend donc souvent des décharges (en touchant l’évier, l’eau du robinet, la moutiquaire métallique à la fenêtre…)
Demain soir, je pars de Xichang. Je prendrai un train de nuit de 10 heures en direction de Chengdu. J’arriverai fatigué le jeudi matin, prendrai un taxi pour rentrer. Je monterai les sept étages de mon immeuble sans ascenceur pour poser mes quelques bagages, puis je redescenderai, prendrai mon scooter électrique et irai au bureau. Et je reprendrai ma routine quotidienne. Scooter électrique, boulot, dodo.
Heureusement, ça ne va pas durer trop longtemps : dans trois semaines, je pars pour Lhassa au Tibet. Mon billet de train a été réservé hier. Je vais rester deux semaines au Tibet, visiter Lhassa et d’autres villes tibétaines, aller jusqu’au camp de base Everest, au lac Namtso, avant de reprendre l’avion pour Chengdu.
Quand je rentrerai à Xichang à la fin du mois de Mai, je rejoindrai ma femme et ses parents qui vont venir s’occuper d’elle. La perspective de deux mois de cohabitation beau-parentale me réjouis déjà.
Pour conclure, une dernière image. Tous les soirs après avoir dîné chez une tante de ma femme, nous observons sur le chemin pour rentrer à la maison le coucher de soleil sur la montagne.