Après l’avant-goût de désert à Dunhuang, mes pas m’ont conduit dans le désert de Gobi en Mongolie Intérieure dans le nord de la Chine. Le désert de Gobi est l’un des plus grands déserts du monde. Il s’étend sur une partie de la Mongolie, la Mongolie Intérieure et la province du Gansu. C’est un désert très varié dans ses paysages (déserts de pierres, déserts de sables et oasis). Pour cette randonnée, j’étais dans la plus belle partie du Gobi, celle constituée de grandes dunes de sable.
Vu par satellite, voici à quoi ressemble cette région. On y voit Youqi, le désert et les petites oasis et les montagnes de Yabulai (largeur totale de l’image : environ 150 km) :
La meilleure saison pour venir dans ce désert est Septembre-Octobre. L’été il y fait très chaud (près de 30°C), d’autant que la zone est située à une altitude de 1200 à 1300 mètres donc le soleil y tape plus fort, et l’hiver y est glacial (autour de -15°C). En ce mois d’Octobre, les températures variaient de quelques degrés la nuit à plus de 20 degrés sous le soleil à midi.
Voyage jusqu’au désert
La randonnée avait pour point de départ Youqi en Mongolie Intérieure. On y accède par la route seulement. Une des gares ferroviaires les plus proches est située à Jinchang dans la province du Gansu (à 130 kilomètres). Justement, il y a un train partant de Dunhuang le matin et passant par Jinchang en fin d’après-midi.
Le lendemain matin, route de Youqi jusqu’aux portes du désert. Là, nous rencontrons la famille de cameliers mongols qui allaient nous accompagner pendant cette randonnée. Comme nous étions début Octobre, pendant la fête nationale chinoise, l’enfant avait des vacances et accompagnait ses parents et grand-parents maternels.
Les cameliers s’occupent de charger nos affaires (vêtements, sacs de couchage, etc) sur les chameaux, et nous nous partons à pied !
La randonnée dans le désert
Cette randonnée a été l’une des plus belles et plus dépaysantes que j’ai faites en Chine. De plus, malgré la haute saison touristique en Chine, nous étions absolument les seuls à marcher dans le désert.
Seuls de rares groupes de touristes chinois ont perturbé la quiétude des lieux en venant avec leurs gros 4×4 le moteur rugissant, et la musique à fond. La plupart du temps, c’était le calme absolu.
Il a fait très beau et très chaud la première journée de trek, au point d’avoir des coups de soleil en fin de journée. Pour la nuit, nous avons dressé le camp dans une petite cuvette où il y avait quelques herbes pour nourrir nos amis les chameaux.
Du coup, les chameaux aussi se détendent après cette journée de marche.
Le matin du deuxième jour, après être allé chercher les chameaux qui étaient parti paître au loin, la caravane se prépare et se remet en marche. Il ne fait pas toujours beau dans le désert ! Nous avons eu le droit le matin à un ciel couvert, une pluie très fine, et de belles bourrasques de vent sablé !
Le soir du deuxième jour de trek, après une trentaine de kilomètres de marche, on arrive à une oasis inhabitée. Il n’y a que de petits lacs d’eau salée, quelques pâturages et une petite cabane de berger qui visiblement n’est utilisée qu’au printemps.
Nous passons la nuit dans cette oasis. Les rênes des chameaux laissés en liberté sont attachées à leur pattes pour éviter qu’ils s’en aillent trop loin…
C’est reparti le matin du troisième jour pour la plus grosse journée de marche (plus de 30 kilomètres). 30 kilomètres, ce n’est pas beaucoup sur du plat mais dans les dunes de sables, c’est autrement plus difficile vu que les pieds s’enfoncent et reculent à chaque pas. Heureusement le beau temps est revenu et les dunes sont magnifiques !
Nous passons aussi près de petites oasis, toujours des petits lacs d’eau salée. En fin d’après-midi, nous arrivons à une oasis appelée Nuoertu. Celle-ci est plus grande de la randonnée.
Par satellite, voici à quoi cela ressemble :
Notre famille de cameliers habite ici, avec leur troupeau de chameaux (ils en ont une centaine).
À l’intérieur de leur petite maison (ils n’habitent plus les yourtes depuis des années), la décoration reste de type mongole, avec notamment le portrait de Gengis Kham accroché au mur.
Et voici la cuisine !
Nous prenons le dîner ici et y dormons. La nuit y est ici très noire, car aucune lumière parasite. D’ailleurs, il n’y avait aucun réseau téléphonique pendant ces quatre jours de randonnée. L’observation des étoiles y est donc très bonne (voie lactée, étoiles filantes, etc). Le soleil se lève sur la dernière journée de marche dans le désert.
Encore six heures de marche cette journée dans le désert. Nous commençons à en avoir un peu assez, d’autant plus que notre guide nous avait initialement parlé de deux heures de marche !
Au final, nous aurons marché environ une centaine de kilomètres dans le désert. Notre destination finale est une petite oasis inhabitée comportant deux lacs. Un lac d’eau très salée, et un lac d’eau douce. On peut se baigner dans ces deux lacs. Celui d’eau salé est beaucoup plus agréable car la température y est meilleure et on y flotte sans aucun effort ! (comme sur la mer morte…)
Pour retourner à Youqi, nous ne marchons évidemment pas le chemin inverse, mais nous prenons un 4×4, piloté par un chauffeur à la conduite assez sportive, mais à la technique irréprochable. Sensations fortes lors des passages de dunes, accélérations dans les cuvettes, pertes d’adhérence et sensation de renversement imminent… La nuit tombe sur le désert quand nous rentrons sur Youqi.
Les monts Yabulai
Pour terminer la petite excursion le lendemain avant de rejoindre la gare de Jinchang, nous allons faire un tour aux monts Yabulai. Là encore, il n’y a absolument personne, ce qui est rarissime en Chine. Les monts Yabulai sont un relief très escarpé et semi-désertique non loin de Youqi. La randonnée de deux-trois heures y est assez sympathique et cela change des dunes de sable.
Retour à Xichang
Voilà, ce séjour ce termine, je reprends le train pour Chengdu et peu de temps après je retourne à Xichang, où je suis encore à l’heure actuelle ! La semaine dernière a eu lieu le marathon international de Xichang, auquel j’ai bien sûr participé !
Ça en fait des destinations pour un prochain tour du monde, qui plus est sans croiser des tonnes de touristes ! T’as quand même pu monter sur les chameaux ou pas du tout ? Parce que je ne sais pas ce qui est mieux entre 3j de marche à pied et 3j à dos de chameau… Mais tu t’en souviens !
Oui, on avait la possibilité de monter sur les chameaux si on était trop fatigué ! En fait j’avais déjà fait du chameau il y a des années en Mongolie Intérieure, je n’en n’ai pas refait cette fois par contre j’ai testé la moto dans les dunes de sable, amusant aussi !
Bonjour Pierre-Jean,
Très beau blog. J’envisage de partir en trek pour 3 jours dans le désert de Badain Jaran cet été. D’après les informations que j’ai pu glaner ici et là il semble qu’une unique agence de trek loue ses services à Alashan Youqi, en proposant des treks en 4×4. Tu mentionnes être plutôt passé par l’intermédiaire d’une famille mongole, ce qui m’intéresserait beaucoup comme alternative ! Comment peut on les contacter une fois sur place, est ce facile ?
Ed