Voici un des articles que j’aurais dû écrire il y a déjà plusieurs mois. En avril 2015 j’ai organisé une petite expédition vers le pôle d’inaccessibilité terrestre. Ce pôle est le point du globe le plus éloigné de toute mer et tout océan. Il est situé dans la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Les pôles d’inaccessibilité
Un pôle d’inaccessibilité se définit géographiquement comme étant le point le plus éloigné de toute mer (s’il s’agit d’un point d’inaccessibilité terrestre) ou de toute terre (s’il s’agit d’un point d’inaccessibilité maritime). On peut donc définir un pôle d’inaccessibilité sur toute mer et sur tout continent. Par exemple, on peut définir le pôle nord d’inaccessibilité le point de l’océan arctique le plus éloigné de toute terre, et le pôle sud d’inaccessibilité le point de l’Antarctique le plus éloigné de tout océan.
Le pôle global maritime d’inaccessibilité est le point du globe le plus éloigné de toute terre émergée, et se situe dans le Pacifique sud (il est appelé point Nemo). Le pôle global terrestre d’inaccessibilité, le point du globe le plus éloigné de toute mer et tout océan est le pôle qui nous intéresse car il est situé dans le nord-ouest de la Chine.
En fait, la localisation de ce pôle dépend de si l’on compte ou non le golfe de l’Ob comme une zone océanique. Arbitrairement, nous avons choisi pour l’expédition de considérer que non, ce qui place le pôle dans le désert du Gurbantünggüt, aussi appelé désert de Dzoosotoyn Elisen (choisissez la version que vous préférez, les deux étant complètement imprononçables). Précisément, le pôle se situe à 46°17′ N 86 ° 40′ E, point atteint effectivement lors de l’expédition.
L’expédition
Je m’étais déjà rendu dans le Xinjiang en septembre 2014, plus précisément en Dzoungarie. J’en parle dans un article où j’évoque ce pôle d’inaccessibilité terrestre.
J’ai alors été contacté par Vincent Ceraudo, un jeune artiste passionné de photographie et cinématographie. Il habite alors à Shanghai et me dit avoir le projet de se rendre au pôle d’inaccessibilité terrestre et cherche comment s’y rendre. Je lui propose de lui organiser.
Il se rend donc dans le Xinjiang avec un assistant et tout le matériel nécessaire à la prise d’images. De retour à Shanghai, il réalise une vidéo. Plutôt que de vous en parler avec des mots, voyez plutôt :